Les échos d’avril 2014

 2ème Dimanche de Pâques A – Jn 20, 19-31
27 avril 2014

 Thomas, témoin de foi

 Dans l’Evangile de ce jour, nous prolongeons la joie de Pâques – la présence de Jésus ressuscité aux disciples ; son envoi en mission et le témoignage de la foi de la communauté. Il y a cependant une originalité : c’est l’expérience de Thomas, « notre » jumeau. Il émet un doute : celui qui apparaît ainsi est-il le crucifié  dont on peut voir les effets et traces sur sa peau ? Ce n’est pas une vaine question.

Les gestes d’amour gratuit sont-ils en lien avec cette joie (ce bonheur) ressenti à certains moments de la vie et qui trouvent leur source dans la gratuité de notre foi ?

Il nous arrive de passer tous par des moments où nous doutons (de nous-mêmes, des autres, des organisations, de Dieu…) et quand vient le « redoux » la présence réconfortante de celui qui nous appelle pour un service à rendre, pour une communication amicale ou une quelconque bonne nouvelle…y a-t-il un lien ?

L’Evangile d’aujourd’hui semble clairement dire « oui » et même faire le lien direct avec la présence de Dieu ressuscité qui, par ailleurs, nous envoie en mission et nous invite à approfondir notre foi grâce à celle des chrétiens avant nous : « Bienheureux ceux qui, sans avoir vu ont cru. v.29. »

Comment dans le monde d’aujourd’hui tel qu’il est, grandir dans une foi adulte ? D’abord en étant de ceux qui ont la foi, de ceux qui désirent changer les choses, afin que chacun soit pris en dignité, de recevoir d’eux un témoignage de vie qui nous fasse, nous aussi, mettre nos pas dans les leurs,  fébrilement peut-être, mais sûrement; assurés de la présence de Quelqu’un qui a déjà fait le passage avant nous et de qui nous pouvons devenir un familier, un ami.

Bonnes Pâques !

Abbé Michel WILDERJANS, vicaire

Dimanche de Pâques
20 avril 2014 

Christ est ressuscité !

 Sans aucun doute, à la sortie de la Vigile Pascale ou à l’issue de la messe de Pâques, dimanche matin, je vais  prononcer ces mots : « Christ est ressuscité ! ».

Fort bien, mais pourquoi ? Et qu’est-ce que j’ai en tête quand je dis cela ? Christ est ressuscité ? Vraiment ?

Je pense à une connaissance dont la famille a volé en éclats : rupture difficile, rancoeurs, doutes, déprime… Et puis voilà que tout doucement la vie reprend le dessus, l’envie d’avancer aussi, avec des gestes d’apaisement… « Christ est ressuscité ! »

Je pense à un adolescent un peu timoré, bien au chaud dans sa carapace protectrice : jamais un mot plus haut que l’autre, « pour vivre heureux, vivons caché ! ». Et puis un jour, un sentiment d’injustice tellement fort lui fait prendre la parole pour défendre un plus petit que lui. « Christ est ressuscité ! »

Je pense à cet octogénaire, veuf depuis quelque temps, qui se demande si sa vie a encore un sens et s’il est encore utile à quelque chose. Et puis ce « oui » à un enfant du voisinage en difficulté scolaire et familiale et des kilos de tendresse et de patience qui affluent à nouveau. « Christ est ressuscité ! »

Je pense à toutes les tentatives de paix et de réconciliation dans le monde, à la gentillesse et aux gestes gratuits, aux indignations salutaires, à la prise de responsabilité, à la loyauté quotidienne, à l’amitié qui dure, à la joie distribuée sans mesure… au refus du défaitisme et à la confiance en la vie… « Christ est ressuscité ! »

Anne Van Linthout-Locht
Assistante Paroissiale

Dimanche des Rameaux et de la Passion   Mt 26, 14-27,66
13 avril 2014

Entrée joyeuse, suite douloureuse…

L’entrée messianique, précédée de sa préparation minutieuse, est vraiment une entrée festive : Jésus est acclamé par la foule «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ».
Célébrer Jésus qui entre à Jérusalem, à la fois comme « Fils de David, envoyé du Père, prophète et Seigneur », c’est le faire dans la joie et la louange.

Le second Isaïe nous remet vite dans la réalité : « J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, je n’ai pas protégé mon visage des outrages ni des crachats ». Si les humiliations sont bien réelles et dures à vivre, Isaïe insiste sur la « Liberté intérieure » du serviteur souffrant et sur l’assurance du secours de son Père : « Je sais que je ne serai pas confondu ».

Le psaume 21 répond, comme si souvent, à la première lecture. Jésus reprendra sur la croix le « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mais il faut aller au bout de la lecture du psaume pour s’apercevoir que Dieu ne l’abandonne pas : « Mais tu m’as répondu ! Je te loue en pleine assemblé… »

Paul, aux chrétiens de la ville de Philippe, nous rappelle que « Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort sur une croix » mais aussi que « Dieu l’a élevé au-dessus de tout… »

Le récit de la passion selon Mathieu nous montre le moment de l’accomplissement des Ecritures, dans la réalisation du destin du Dieu qui nous sauve « Jeshouah » en son Fils Jésus Christ. Jésus nous parle de son Père à travers tout le récit, à la Cène, à l’arrestation, à l’agonie… Nous pouvons constater combien le Père est présent dans la conscience de son Fils et qu’il l’accompagne tout au long… Ce sera vers une fin joyeuse, celle de la Résurrection.

Désiré van Ass, curé UP Liège nord – Vottem

5e dimanche du Carême A –  Jn 11, 1-45
6 avril 2014

 

D’une réanimation à la Résurrection

Jésus releva Lazare d’entre les morts et celui-ci revint à la vie mortelle. Ne parlons de résurrection que pour désigner le passage définitif vers l’éternité glorieuse par la transformation de notre être périssable en un être impérissable.

Ce retour de Lazare à la vie est, dans l’évangile de St Jean, le 7ème « signe ». Il appelle ainsi les miracles, pour dire qu’ils interpellent et veulent éveiller la foi.

Jésus dit : «  Lazare est mort. Je suis heureux de n’avoir pas été là afin que vous croyiez ! » Lazare avait deux sœurs. A Marie, Jésus dit : « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » A Marthe, il dit : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » Dans ce dialogue, nous trouvons cette affirmation forte de Jésus : « Je suis la résurrection et la vie. » La foi en lui nous donne accès à cette vie qu’il nous ouvre au-delà de la mort, qui est pour lui un sommeil.

Aux disciples, il avait dit : « Lazare s’est endormi, mais je vais le réveiller. » Ils ne comprirent pas, il a fallu que Jésus précise qu’il parlait de la mort. Dans ses prières pour les défunts, l’Eglise dit qu’ « ils se sont endormis dans l’espérance de la résurrection. »

A deux reprises, il est dit que Jésus fut « bouleversé d’une émotion profonde. » Il semble ressentir une profonde colère à l’égard de l’entourage devant les lamentations qui sont l’expression d’un manque d’espérance devant la mort.

Les uns crurent en Lui, d’autres avertirent les Pharisiens, qui décidèrent de supprimer Jésus.

Du tombeau de Lazare, nous irons au tombeau du Christ.

Abbé Auguste REUL