Les échos de juin

St Pierre et Paul –  Mt 16, 13-19 
29 juin  2014

« Et toi, que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ? »

Jésus interroge ses disciples : « Que dit-on de moi ? » Ils répondent selon ce qu’ils ont entendu et perçu… Mais Jésus précise sa question : « Et, vous, qui dites-vous que je suis ? »… non pour recevoir quelque appréciation flatteuse, mais pour les amener à réfléchir et à se compromettre en exprimant devant tous ce qu’ils croient vraiment… Avec son tempérament de chef, Pierre prend la parole pour proclamer que Jésus est le Messie, le Fils du Dieu vivant.

Le Seigneur nous donne parfois l’occasion de proclamer notre foi. Faisons-le sans respect humain comme sans fanfaronner. Le son de notre foi éveillera un écho chez ceux qui vivent près de nous, et leur sera un secours. Notre vie est tissée d’événements que le Seigneur choisit pour nous et qui nous donnent l’occasion de montrer nos couleurs, même sans parler. Les actions que nous posons peuvent témoigner ou non que le Christ vit en nous et qu’Il est premier servi. L’amour que nous témoignons à nos frères de la terre leur fait soupçonner l’Amour et la Tendresse de Dieu, en même temps qu’il donne une raison de croire à l’Amour infini de Dieu pour nous. Si nous nous entraînons à témoigner ainsi par nos actions, il nous deviendra facile de dire notre foi lorsque les circonstances nous y amèneront… Et sachons bien que nos actes parlent si fort que nos paroles peuvent devenir vaines et inutiles.

En cette fête des St Pierre et Paul, les deux « colonnes » de la prédication apostolique, puissions-nous rester fidèles à leur enseignement et répondre personnellement à cette question que Jésus nous pose, à nous aussi, Que notre vie lui soit réponse !

Mad. Doigny-Conrardy

Saint Sacrement – Jn 6, 51-58
22 juin 2014  

Fête du Corps et du Sang du Christ 

Observez  un ostensoir, cet objet d’orfèvrerie que le prêtre porte de reposoir en reposoir à la procession ou qu’il expose sur l’autel lors de l’adoration, prière silencieuse et contemplative. « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! »  Ce temps de prière fait sienne la parole du jeune Samuel.  Montre-nous, Seigneur, les signes de ta présence dans nos vies et dans notre monde.

Si notre esprit tourne à vide, ou plutôt, si notre esprit s’encombre de futilités, pourquoi ne pas prendre en image cet objet sensé supporter notre prière.  Dans nos paroisses, il en existe de style baroque.  Ils ont un pied large pour leur stabilité et un nœud pour leur saisie.  Au-dessus, une partie transparente, fermée par deux disques.  À l’arrière, une petite porte donne accès au rail sur lequel glisse la lunule, support d’une grande hostie qui en remplit le centre.  En façade, cette partie rayonne : elle est comme un soleil.  De part et d’autre, deux anges nous invitent à la prière.  Ils nous disent : « Regardez, ce qui est important est là ! »  Sur les rayons du soleil, est accrochée la base de ce sacrement : une gerbe et un pampre de vigne. Ils symbolisent le corps et le sang du Christ.  Pour montrer que le centre est précieux : l’orfèvre l’a garni d’un pourtour de brillants.  Au-dessus, surplombant l’édifice : une couronne.  Elle nous rappelle que Dieu est Père et Roi.  Elle tient l’oiseau, image de l’Esprit.  Cet objet nous invitant à prier le Christ nous signale son interaction avec le Père et l’Esprit.  L’ensemble de cet ostensoir est réalisé en vermeil, métal mêlant or et argent.  Alors, pour occuper notre esprit et le guider vers la prière, mettons-nous dans la peau de l’artiste qui l’a réalisé. Pour rendre l’objet priant, il a dû méditer et l’ensemble rend visible sa propre prière.  Pour lui donner de la valeur, il a dû utiliser un matériau noble, quelque chose qui brille et qui attire l’attention.  Pour notre contemplation, il a créé quelque chose de beau.

Alors, en ce jour où nous célébrons le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, fête liégeoise s’il en est, essayons de laisser le Christ nous interpeler ! Si nous n’avons pas d’ostensoir ou si l’église est fermée après l’office, pourquoi n’irions-nous pas sur le Net pour en chercher une image ou alors simplement dans la Bible, car, elle aussi, est une présence de Dieu.

MAYERES Jean-Luc

Sainte Trinité A – Jn 3, 16-18
15 juin 2014

Invitation

Aujourd’hui, nous fêtons la Sainte Trinité et l’évangile de ce jour nous propose seulement quelques lignes pour entrer dans ce mystère ! Pour nous y aider, j’ai repensé à l’image de l’icône de Roublev où trois personnages divins, identiques, lumineux font table ouverte aux spectateurs qui contemplent l’icône, soit moi, vous, nous.

Dieu, Père,  a tant aimé le monde qu’il est allé jusqu’au bout de l’amour en donnant son propre Fils pour nous sauver. La possibilité de participer à cet amour existe grâce à l’Esprit. L’invitation est lancée, la Trinité invite à la vie !

Vais-je répondre ? Ai-je envie d’être sauvé ? Mais sauvé de quoi ? Peut-être du non-sens de l’existence, de toute envie de mort, de tous ces moments sombres, fades, où le mal l’emporte sur le bien, où le défaitisme s’installe face à la situation de la société actuelle…

Et si je suis sauvé de tout cela, cette vie éternelle promise dans le texte, que va-t-elle changer? Si l’imagination pousse à croire que la douleur sera épargnée, que la tristesse n’existera plus, c’est une illusion, c’est être sur un petit nuage en dehors du réel. Etre croyant ne supprime pas la souffrance mais donne de la confiance. La foi m’aidera à dépasser l’ombre pour venir à la lumière et être attentif au secret que Dieu révèle à ceux qui veulent écouter et ainsi je ne serai pas abandonné parce que l’amour sera le plus fort.

Alors à table ! Sans jugement avec la singularité de tous les convives, leurs richesses misent en lumière. Chacun est attendu, oui, même elle! Même lui ! Même moi !

Encore faut-il le vouloir, on ne peut donner à boire à ceux qui n’ont pas soif, on peut juste susciter l’envie et si le « non » persiste, le jugement est sens appel puisque le lien au Père, Fils et Saint-Esprit est d’une liberté absolue ! L’amour de notre Dieu va jusque- là.

Bon Appétit !

Roger Kessler

                                                           Fraternité Laïque Dominicaine

Dimanche de Pentecôte A  – Jn 20, 19-23
8 juin 2014

Pentecôte : nouvelle création

          Dans le récit de Saint Jean, la venue de l’Esprit-Saint est faite d’intériorité, de discrétion et non de feu, de bruit…L’Esprit-Saint se manifeste comme une force intérieure capable de nous recréer au plus profond de nous-mêmes. C’est le même Esprit, le même Souffle de Vie que Dieu Créateur insuffle à Adam qui prend naissance .

Pentecôte, fête de la vie nouvelle. Aux apôtres qui ont trahis Jésus, que ce soit Judas en le livrant, que ce soit Pierre en le reniant trois fois, ou les autres qui ont pris la fuite, Jésus vient à eux pour recréer une relation de confiance. Il vient se manifester, là, dans leurs peurs, leurs enfermements, leurs doutes, leurs insécurités. Il leur apporte la paix, la force de l’Esprit-Saint ; force qui transforme l’intérieur, qui relève, qui unit, qui donne vie, qui pousse vers l’extérieur, vers Dieu, vers les autres…

Le printemps est une belle image de l’Esprit-Saint. En hiver, nous pouvons penser que la nature est morte, que plus rien ne repoussera, surtout si les gelées sont importantes. Mais aux premiers rayons de soleil du printemps, combien de fois, nous nous émerveillons de voir les bougeons apparaître, les perce-neiges et crocus pointer leur bout de nez au milieu de nos parterres.

La Pentecôte offre à chacun de nous l’occasion de renouveler notre relation avec Dieu, avec les autres. C’est le temps d’un nouveau commencement.

En nous donnant son Esprit-Saint, Jésus- Christ ouvre les portes verrouillées de nos cœurs par nos peurs, nos angoisses, nos paralysies et nous envoie, là où nous vivons, pour créer un monde meilleur, un monde plus humain et plus fraternel.

 

Martine Becco
Assistante paroissiale

 7e dimanche de Pâques A  – Jn 17, 1-11 a
1er juin 2014 

A la prière de Jésus, devenir ce que nous sommes

Nous nous retrouvons dans la grande prière que Jésus partage chez Saint Jean juste après le repas de la cène. Il est déjà sur le chemin vers sa passion, sa mort et sa résurrection, l’accomplissement de sa vie, de ce pourquoi il est venu partager notre vie d’homme. Cette prière est comme un testament spirituel.

Pour mieux comprendre ce texte, il est important de définir un peu le mot gloire. Celui-ci signifie la renommée, mais par extension on pourrait dire être reconnu dans ce que nous sommes vraiment. Dieu est pleinement Père, créateur de toute vie. Jésus est le Verbe, la Parole de Dieu, Fils de Dieu. Il est venu partager notre vie d’homme pour faire de nous des membres de la famille de Dieu. L’Esprit-Saint est cet amour partagé entre le Père et le Fils, il nous est donné chaque jour.

Dans ce passage, Jésus prie pour nous à qui il a fait connaître le Père, mais aussi qui nous sommes vraiment. Tout homme est fait pour Dieu. Si nous vivons c’est pour que nous devenions ce que nous sommes, fils et fille de Dieu. Nous sommes appelé à vivre cette relation d’amour avec la Trinité et avec nos frères. Nous sommes destinés à partager nos vies dans la confiance, avec la force de l’Esprit que nous attendons dans la prière, plus particulièrement en ces jours avant la Pentecôte.

Abbé Joseph Desonay, doyen