Les échos de Novembre

1er dimanche de l’Avent B – Mc 13, 33-37
30 novembre 2014

Contre la pauvreté, j’ai choisi la solidarité

 

Pendant ce temps de l’avent, l’action vivre ensemble, nous a proposé les pistes pour un avent solidaire. Comment pourrions-nous vivre ces quatre dimanches de l’avent dans nos communautés et dans notre société ?

 

Pour moi, la solidarité n’a pas de frontière des races, des peuples ou des cultures…la fraternité est une dimension universelle pour l’homme. D’ailleurs Jésus nous l’a dit  » chaque fois que vous l’avaez fait à un de plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait ». Qu’est-ce que nous avons fait ? Sinon de témoigner  de l’amour fraternel envers les pauvres et nos prochains. Sur ce, je remercie des hommes, des femmes, visibles et invisibles qui ne cessent d’aider les pauvres en Belgique et dans le monde entier.

 

En ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons notre route vers Noël. Tout le monde en parle déjà en famille, en ville et surtout dans les magasins. On prévoit chaque année des grandes réjouissances en famille ou entre amis, des réveillons, des cadeaux. Le problème c’est que beaucoup oublient celui qui est à l’origine de cette fête. C’est un peu comme si on fêtait un anniversaire en oubliant complètement celui qui est le premier concerné. On pense à tout sauf à lui.

 

Les lectures bibliques de ce jour et celles que nous entendrons au long de ce temps de l’Avent voudraient nous aider à remettre cette fête « à l’endroit ». Noël c’est d’abord Jésus qui est venu dans notre humanité, qui continue à venir et qui reviendra. Avec les textes de ce dimanche, nous sommes précisément renvoyés à l’avenir : Jésus reviendra. Nous attendons sa venue et nous nous y préparons activement tout au long de notre vie. Pour attendre sa venue, nous sommes invités à veiller dans ce premier dimanche de l’avent. Comment veiller ? Contre la pauvreté, j’ai choisi de veiller, être vigilant, de ne pas endormir…surtout de ne pas fermer les yeux sur les injustices de notre société, et dans le monde. Nous assistons à une société inégalitaire où les richesses deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Veiller signifie aussi conscientiser les diverses populations, les sensibiliser sur la situation de pauvreté,  être solidaire mais aussi de dénoncer ces situations d’injustices sociales dans le monde.

Veillez c’est aussi porter son attention autour de soi, en regardant les autres et surtout à porter un secours matériel et spirituel. Veillez dans la foi, dans l’amour ou dans le partage c’est aussi être le gardien de nos frères et sœurs qui sont dans le besoin.

C’est aussi cette bonne nouvelle que nous annonce saint Paul dans la 2ème lecture : « Le Salut est maintenant tout près de nous. » Le projet de Dieu avance irrésistiblement. Trop souvent, nous ne voyons que ce qui va mal. Saint Paul voudrait nous aider l’éclosion du Royaume dans ce monde. Le chrétien doit vivre et agir, tendu vers le « jour du Seigneur » qui pointe à l’horizon. Il est invité à rejeter « les activités des ténèbres ». Cela suppose une rupture avec ce qui se pratique autour de nous dans de nombreux domaines. Tout n’est pas compatible avec la foi au Christ.

L’application de cette consigne suppose une grande vigilance. C’est la recommandation que Jésus nous adresse dans l’évangile de ce jour : « Veillez ! » Nous le savons bien, si au volant de notre voiture, nous ne restons pas éveillés, nous allons tout droit à l’accident. Nous, chrétiens, nous devons rester éveillés pour rester en vie, pour entrer dans la vie. Toute notre attention, toute notre pensée, toute notre vie et notre cœur doivent être entièrement tournés vers le Seigneur qui va venir.

Cette attitude de veille se vit d’abord dans la prière : C’est ce que Jésus nous dit au jardin des Oliviers, juste avant sa Passion : « Veillez et priez ». Nous pouvons nous unir à la prière des monastères, à celle des personnes malades et à celle de toute l’Eglise. C’est dans la prière que nous essayons de veiller. Ce contact régulier avec le Seigneur nous permet d’être plus attentifs aux « réalités d’en haut ». Ces trois lectures nous orientent donc vers l’avenir. Car il y a un avenir pour l’homme et Dieu en fait partie. La vraie priorité, c’est de nous préparer tous les jours à la grande rencontre du Seigneur, par une vie généreuse et fidèle, remplie de confiance et d’amour.

 

Gabriel Mbomba Bolomba
Curé de l’UP de Dalhem

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Christ Roi A – Mt 25, 31-46
23 novembre 2014

 

Jésus, l’innombrable présence

Le Christ-roi de l’univers se présente à nous sous la forme de deux visages qui se superposent, antinomiques et complémentaires : celle du bon berger qui sépare les brebis des chèvres. Il y a souvent dans nos paroles bibliques comme une relance de vie pastorale car c’est avec cette image empruntée à la culture nomade de son temps qu’Israël, le peuple élu, a exprimé la gouvernance de celui-ci selon les vues de Dieu.

L’autre image montre un Christ en gloire, le fils de l’Homme, jugeant l’univers à la fin du monde, avec tous les attributs de la royauté. Oui, un jour, il viendra pour le jugement du monde, et il ne s’agit pas d’un petit évènement. Il ose revendiquer le droit de juger toutes les nations. Quel contraste avec celui qui lui-même sera bientôt jugé comme criminel au tribunal de Ponce Pilate avec cette force de conscience de ce qu’il est : Vrai homme et Vrai Dieu…

La scène grandiose de gloire divine est enlacée d’une autre scène : «  J’ai eu faim, j’ai eu soif, j’étais un étranger, j’étais en prison, j’étais malade… » Aussi, quand s’achèvera toute l’histoire humaine, Jésus, en la résumant toute entière pourra ne parler que de Lui, multitude des hommes, présence innombrable.

Quand, devant Pilate, Jésus revendiquera d’être roi nous comprendrons combien cette royauté reste cachée et que tous, aussi bien élus que damnés, auront mal saisi : « Quand t’avons-nous aidé ? Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? »

C’est pour avoir annoncé cette paradoxale royauté, que Jésus sera mis à mort, pauvre parmi les pauvres. Si nous croyons à la parole de Jésus, dans notre vie banale, ordinaire peut se jouer le même destin éternel, divin.

 

L’abbé Michel Wilderjans

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33ème dimanche Ordinaire A– Mt 25, 14-30
16 novembre 2014

 

Le maître et les trois serviteurs

A travers cette parabole, on pourrait comprendre Dieu comme un maître dur et exigeant qui met ses biens provisoirement en gérance et entend régler ses comptes une fois de retour. S’agit-il vraiment de cela ?

Au moment de son départ, il n’est pas question de confier de l’argent mais bien de donner et au retour, il n’est pas question de reprendre ce qui a été donné mais bien de rendre des comptes, de s’expliquer sur la gestion en quelque sorte. C’est tout de même différent !

Le maître, Dieu, le Créateur, s’éloigne momentanément et donne aux hommes, les serviteurs, du bien, ce qu’il y a de mieux pour que celui-ci devienne à son image et à sa ressemblance. Il espère évidemment que durant son absence, les serviteurs feront comme Lui c’est-à-dire produire du nouveau bien.

Alors à son retour, ceux-ci viennent lui montrer (et non pas lui rendre) ce qu’il ont produit, le fruit de leur propre travail. Ils montrent qu’ils ont su être comme le maître, créateur de biens.

Mais le troisième n’a rien compris, il n’a rien créé ; il s’est contenté de garder, de veiller sur le bien qui lui a été donné pour finalement le restituer à son maître. Il n’est pas malhonnête, mais il n’a pas saisi l’opportunité de devenir à l’image et à la ressemblance de son maître, créateur de bien. On comprend mieux alors qu’en refusant de quitter son statut de serviteur pour celui, offert, de co-créateur, il ne puisse pas entrer « dans la joie de son maître ».

Dieu n’agit pas avec nous comme si nous étions des esclaves, des serviteurs, des subalternes. Il cherche à faire de nous des fils et des filles à son image et à sa ressemblance… et donc des héritiers.

 

Anne Van Linthout-Locht
Assistante Paroissiale

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Dédicace du Latran  A – Jn 2, 13-22
9 novembre 

 

Moi, pierre vivante du Temple de Dieu

          La source d’eau vive qui jaillit du Temple de Jérusalem (Ezéchiel 1), Jésus est venu l’actualiser et l’incarner en lui-même. C’est du côté percé par la lance que jaillit pour chacun de nous l’eau de la vraie Vie. « La vie apparaîtra en tout lieu où arrive le torrent« .

Paul nous le rappelle dans l’extrait de la lettre aux Corinthiens qui nous est proposée aujourd’hui: « Vous êtes la maison que Dieu construit… les fondations, c’est Jésus Christ… le temple de Dieu est sacré et ce temple, c’est vous. »

Dans l’Evangile, Jean nous dit : « Le temple dont il parlait, c’était son corps. »

Dans chaque eucharistie, nous sommes invités à devenir ce que nous recevons, selon l’expression de St Augustin. Nous recevons le Corps du Christ, ensemble, au milieu de nos frères et sœurs chrétiens, en même temps que des millions de chrétiens à travers le monde. Nous prenons conscience que nous faisons partie de ce Corps mystérieux, celui de notre frère Jésus Christ, l’Eglise. C’est la fête de ce Corps glorieux que nous venons de célébrer lors de la Toussaint dernière, composé d’une « multitude que nul ne peut dénombrer » nous rappelait l’Apocalypse de Jean.

Quoi de plus normal qu’en ce jour où nous fêtons la consécration de nos églises (bâtiments) à travers la fête de la Basilique de Saint Jean du Latran, cathédrale de l’évêque de Rome, de notre pape François, quoi de plus normal que de nous souhaiter bon anniversaire à chacun de nous puisque, l’anniversaire de ces églises de pierre est, en symbole voyant, l’anniversaire de toutes ces pierres vivantes de l’Eglise que nous formons. Bon anniversaire à toutes et tous!

 

 

Désiré van Ass, curé de Liège nord – Vottem

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Fidèles défunts A – Lc 12, 35-38.40

2 novembre 2014

ATTENDRE dans la VIGILANCE !

 

Attendre, non pas comme on attend l’autobus, un appel au téléphone ou comme on attend que le temps passe. Attendre, comme une façon d’être présent à un absent, à nos absents.

Rester vigilant à une Présence annoncée et déjà là. Mais demeurer vigilant, porter attention, est devenu un art difficile tant nous sommes assiégés par mille appels, qui sont autant de fuites, tant nous sommes distraits par tous ces bruits du dehors ou même du dedans.  Nos têtes et nos vies sont envahies par des préoccupations interminables.

Jésus ne parle pas d’attendre avec inquiétude ou peur, comme on attendrait Dame la mort avec sa faux, car, à coup sûr, nous ne pourrions être vraiment présents à ce que nous faisons, ni aux personnes, que nous rencontrons et écoutons. Jésus nous demande de «rester en tenue de service», autrement dit, être à ce que nous avons à faire, en sachant que le Royaume de Dieu est déjà au milieu de nous. Et agir à la manière de Jésus : partager, donner, pardonner et porter attention, particulièrement à ceux, qui n’intéressent pas ou qu’on ne regarde plus : Dieu se glissera au milieu d’eux. L’attitude de veille demande donc de ne pas nous laisser enfermer dans les réalités terrestres, mais de nous ouvrir à la Présence de Dieu dans ces mêmes réalités.

Le pape François rappelait cette nécessité de la vigilance, quand il déclarait le 14 octobre dernier que « l’on constate souvent une attitude d’indifférence envers la foi… Il est important que nous chrétiens, nous montrions concrètement notre façon de vivre la foi, à travers l’amour, l’harmonie, la joie, la souffrance, pour que cela suscite des questions, comme au début du chemin de l’Église. Pourquoi vivent-ils ainsi? Qu’est-ce qui les pousse? » Notre monde a besoin de chrétiens dont la foi demeure en état d’éveil, capable d’allumer le feu, qui dort sous la cendre, étouffé par des conditions d’existence difficiles et parfois inhumaines. Il faut offrir « l’oxygène de l’Évangile, le souffle du Ressuscité, pour la ranimer dans les cœurs » (Pape François).

Bouleversant quand nous prenons conscience de cette récompense inouïe qui nous attend : Dieu qui nous voit tellement beaux, qu’il se mettra en tenue de travail, nous fera asseoir à table et nous servira chacun à notre tour ! Nous serons alors élevés au rang d’invités d’honneur à sa table.

En ce jour, où nous faisons mémoire de nos amis défunt(e)s, les voyons-nous déjà installé(e)s à la table du banquet de l’Amour éternel ?

 

Mad. DOIGNY-CONRARDY