Christ Roi complémént et extraits bibliques

 

Complément :

Marie-Noëlle Thabut, bibliste définit ainsi cette transition :  » Le mois de novembre est à la charnière de deux années liturgiques ; et le passage de l’une à l’autre manifeste une étonnante continuité : de la fête du Christ Roi à l’ouverture de l’Avent, nous sommes invités à lever les yeux vers l’À-Venir car c’est bien le même projet de Dieu qui continue à se déployer dans notre histoire. Pour y collaborer, il nous faudra mettre en œuvre tous les talents qui nous ont été confiés. À commencer par le plus merveilleux : la Parole de Dieu elle-même, que nous aurons la joie de découvrir au long des dimanches. »

Elle a également écrit dans son livre  ‘L’intelligence des Ecritures » à propos de l’Evangile du Christ Roi (Mt 25,31-46) : « Il faut quand même une belle audace pour célébrer la fête du Christ-Roi ! Combien de baptisés se rendront-ils dans les églises ce jour-là  pour assister aux célébrations du couronnement ? « 

 

Voici ce qu’en dit Feu Nouveau  57/6 (Bimestriel de formation biblique et liturgique) :

« Cette fête a été instaurée dans un contexte historique particulier, entre les 2 guerres mondiales.  L’étendard du Christ Roi galvanisait les mouvements d’action catholique et la liturgie servait de tremplin.  »La réforme de Vatican II en a infléchi l’orientation quelque peu triomphaliste en ajoutant au titre « de l’Univers » et en diversifiant les lectures des 3 années.  On trouve donc sous ce vocable une riche variété d’accents.  En cette année A, on peut en distinguer trois : l’insistance sur le roi berger de son peuple, fonction traditionnelle dans la Bible (1ère lecture), le pouvoir royal du Ressuscité (2ème lecture), le jugement de tous les peuples, autre fonction royale traditionnelle (évangile)

 

(…)  Un aspect essentiel du jugement dit « dernier » est l’identification  du Christ avec celui qui manque du nécessaire pour vivre. En disant « c’est à moi que vous l’avez fait », le roi est désormais le pauvre, l’affamé, l’étranger, le malade… Et si le verdict est pour demain, c’est aujourd’hui que tout se joue, dans la relation à l’autre.  Celui qui était venu pour que le monde ait la vie poursuit sa logique jusqu’au bout.  Il attend que ses sujets soient au service de la vie, dès maintenant. Pour plagier M. Halter, le but du christianisme n’est pas de christianiser le monde, mais de l’humaniser » (René Rouschop »).

 

– Et pour rejoindre la dernière phrase du § précédent, D. Marguerat, dans le cadre de la conférence qu’il a donnée à Rivespérance le 24 octobre dernier (Jésus, maître du dialogue. Divines rencontres) : « Pourquoi l’incarnation : pour que l’homme devienne homme, pour que l’humain humanise son humanité ».

 

Extraits :

 

Mc 10, 45 : « Car le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

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Lc 22, 27 : « Lequel est en effet le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ?  N’Est-ce pas celui qui est à table ? Or moi, je suis au milieu de vous à la place de celui qui sert ».

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19 Le « Royaume du Christ » : Jésus ne répond –t-il pas que son ‘Royaume n’est pas de ce monde’ :
 »  20 Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable.
21 On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » (Lc17, 20-21)

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32 Jésus « Roi » : oui, si nous croyons la réponse qu’il a faite à Pilate et pourtant il ne revendique nullement cette royauté.
« 33 Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
34 Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »
35 Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »
36 Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
37 Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » » (Jn 18, 33-37)

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 Toujours dans la Passion, le revêtement du manteau rouge et de la couronne d’épine ne ressemblent-ils pas à un couronnement ?

« 02 Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre.
03 Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : « Salut à toi, roi des Juifs ! » (Jn 19, 02-03)

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