Les échos de Janvier

3ème  dimanche Ordinaire B  – Mc 1, 14-20
25 janvier 2015

Devenons des antennes paraboliques.

Jésus appelle ses quatre premiers disciples, de simples pêcheurs qui laissent tout pour le suivre. Il les appelle pour devenir des pêcheurs d’hommes. Qu’est-ce que cela veut dire ? L’action de pêcher se termine par la mort du poisson. Le pêcheur, le plus malin des deux, piège le poisson dans un filet ou avec un hameçon, l’attrape, le tire de son élément vital pour  le manger ! Alors cette comparaison me gêne : je n’ai aucune envie d’être piégée et tirée vers la mort. Il a fallu que je comprenne la portée des mots pour ces pêcheurs professionnels du temps de Jésus : ils vivent de la mer mais ils ont peur d’elle. A l’inverse du poisson, l’homme n’est pas dans son élément dans la mer qui devient lieu de  mort, de peur. A la suite de Jésus, il s’agit donc de faire passer les hommes de la mort à la vie, à l’inverse des poissons ! Si Jésus peut m’attraper et me tirer des situations de mort et de peur, alors je signe à deux mains et je demande que dois-je faire pour cela.

Dans notre époque troublée, nous pouvons vivre avec la peur au ventre dans beaucoup de coins du monde et même chez nous : les récents attentats en France nous le rappellent et les vagues de réactions différentes en Europe et dans les pays musulmans nous montrent la difficulté du vivre ensemble, la fragilité de nos compréhensions des systèmes de pensée des uns et des autres confrontés à des sens différents  du sacré.

Il me semble que le monde et chacun de nous avons grand besoin de cette force de vie qui nous dépasse, qui nous est donnée et qui nous tire vers plus d’humanité, de respect. N’est-ce pas cela la bonne nouvelle annoncée par Jésus dès le début de sa prédication, comme nous le rappelle l’évangile de ce dimanche ? Le monde de Dieu est déjà là, à nos portes. Jésus nous invite à croire à cette incroyable Bonne Nouvelle : l’amour est plus fort que la haine, la vie est plus forte que la mort. On peut tous essayé de faire vivre en nous et autour de nous les forces de vie qui sont respect, partage, générosité et non pas avoir, pouvoir et paraître.

Jésus continue à appeler encore,  sans ambiguïté, directement dans la lecture de sa Parole et par l’intermédiaire des paroles et gestes d’espérance de nos contemporains. Les quatre premiers disciples ont répondu  sans tergiverser.  Puissions-nous devenir des antennes paraboliques pour entendre ces appels et y répondre en hommes et femmes de bonne volonté.

Dominique Olivier

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2ème  dimanche Ordinaire B – Jn 1, 35-42
18 janvier 2015

Prier pour l’unité des Chrétiens ;

Cette semaine, du 18 au 25 janvier, est organisée chaque année autour de la prière en faveur de l’Unité des Chrétiens avec en arrière-fond, elle l’est pour l’unité du Chrétien.  C’est en lisant les textes de ce jour qu’il m’est revenu à l’esprit cette phrase lue il y a longtemps : « Les hommes ayant soif de Dieu sont bien plus efficaces que toutes les âneries racontées sur lui ».  Cette phrase est tirée d’un livre de Jacques Loew.  Notre Église a surement besoin de chercheurs et de spécialistes en tous genres (elle ne sait pas vivre sans) mais sa base est avant tout constituée de croyants « lambda ».  Autrement dit, elle ne sait pas se passer de ces gens qui un jour ou l’autre ont vécu dans leur vie l’expérience de Dieu ; des gens qui peuvent dire à d’autres : « Dieu existe, le Christ existe et j’en ai fait l’expérience dans mon existence ».  Si, dans notre monde, il n’existe plus de pareilles personnes, les savants pourront dire et écrire ce qu’ils veulent, cela ne changera pas grand-chose car il n’y aura plus personne pour aller les écouter et encore moins pour les lire.

Réfléchissons quelque-peu : qui a éveillé un jour notre foi ? Qui nous a dit un beau jour qu’il était bon pour nous de croire ? Nos parents ? Un(e) catéchiste ? Un prof, qu’il soit de religion ou autre ? Un prêtre curé ou vicaire de paroisse ou actif dans une aumônerie ? Un film ou une émission TV ? Ou même un témoin venu s’exprimer lors d’un témoignage présenté en conférence ?  Bref, un jour ou l’autre notre foi a été éveillée ou nourrie par un témoignage.  Si nous avons fait cette expérience, d’autres l’ont fait bien longtemps avant nous.

Allez relire les lectures de ce dimanche : le premier appel reçu par le jeune Samuel, les premiers disciples de Jésus, disciples renseignés par Jean Baptiste et même, Simon-Pierre appelé au Christ par son frère André. Si notre foi demande de notre part une réponse personnelle, il est inévitable que celle-ci ne puisse survenir qu’à la suite d’une interpellation collective.  Si vivre comme chrétien est un appel à vivre un lien privilégié avec le Christ ou avec Dieu, ce lien ne peut pas être dissocié du lien avec les autres, tous les autres et, parmi eux, de façon privilégiée avec les plus pauvres.

Alors, prier pour l’Unité des Chrétiens, n’est-ce pas avant tout un défi, une gageure, un engagement ? C’est à chacun d’y répondre par sa vie.

Abbé Jean-Luc MAYERES

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Baptême du Seigneur – Mc 1, 7-11
11 janvier 2015

 

Le baptême, un accordage entre Dieu et nous.

L’évangile de ce dimanche est très court : une parole de Jean-Baptiste en deux phrases et trois phrases pour raconter le baptême du Christ. A travers ces cinq phrases d’une densité étonnante, deux hommes apparaissent l’un derrière l’autre sur la ligne du temps : Jean, l’aîné, a commencé sa mission et Jésus, le cadet, pas encore.

Jean appelait ses concitoyens à changer de comportements et pour marquer ce retour à une vie proche de Dieu, il baptisait dans l’eau. Il fallait une certaine autorité pour instaurer ce rite de passage. D’où lui venait cette autorité ? Pas des religieux de son temps. Peut-être son autorité était-elle reconnue grâce à sa connaissance des écritures qu’il citait souvent et grâce à la cohérence de sa vie ? Fort de cette autorité, il annonce quelqu’un qui va venir après lui, plus proche de Dieu que lui. Il lui sera soumis naturellement car délier les courroies des sandales est un geste d’esclave.

Jésus vint et se fit baptiser par Jean. Il vint comme beaucoup de disciples de Jean, avec humilité, pour marquer officiellement sa volonté de vivre en Dieu. L’évangéliste Marc, comme Luc, ne relève aucune réaction du baptiste. Tout se passe comme si Jean ne savait pas que Jésus était celui qu’il annonçait.

Et le baptême a des conséquences inattendues : le ciel se déchire, une colombe paraît et une voix parle. Ces trois éléments attirent notre attention sur l’expérience personnelle que vit Jésus dans son baptême. Je gage qu’il ne savait pas non plus quelle était sa nature profonde d’enfant de Dieu et qu’il l’a découverte à travers cette étape bouleversante du baptême. Tellement bouleversante qu’il a du se mettre en quarantaine, en retraite au désert,  pour digérer la nouvelle et mettre en acte cette filiation !

En demandant le baptême à Jean, Jésus lui a donné ses lettres de noblesse. Jésus, pleinement homme de son temps, cherche à vivre en Dieu et prend les moyens offerts à lui avec humilité. Si nous repensons à notre propre baptême, nous pouvons imaginer mettre nos pas dans ceux du Christ qui nous invite à vivre, comme lui, cette expérience fondatrice d’enfant de Dieu. Par son baptême, il partage pleinement notre baptême. Puissions-nous, chaque jour de 2015, accorder nos vies à cette parole qui est aussi pour nous : « Tu es mon fils, ma fille bien aimée ».

                                               Fraternité Laïque Dominicaine

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Épiphanie B – Mt 2, 1-12
4 janvier 2015

Épiphanie : voir et cheminer

Aujourd’hui, c’est l’Epiphanie du Seigneur, l’apparition, la manifestation de Dieu au milieu du monde.

L’enfant Jésus se manifeste à ses compatriotes, les pauvres parmi les pauvres, les bergers, les premiers appelés à la crèche; mais aussi aux hommes du monde entier, quelles que soient leurs origines, leurs cultures, leurs couleurs de peau….

Ces mages, ces savants respectés pour leurs savoirs, se laissent toucher par la manifestation de l’étoile, se laissent déranger. Et ils se mettent humblement en route, le nez en l’air, en se laissant guider par une étoile pas comme les autres. Leur regard est attiré, subjugué par cet astre si différent.

Quand ils se mettent en route, ils prennent des cadeaux précieux : cadeau pour un roi, cadeau pour Dieu et un cadeau pour la Pâque, comme si ils étaient certains que leur quête, leur chemin aboutirait à la « Rencontre ».

Tout ce que leur science, leurs yeux ont permis de découvrir, de voir, a fait au plus profond d’eux-mêmes un chemin intérieur et les a poussés à aller plus loin, à aller à la rencontre. Voir et cheminer ne font qu’un.

Nous aussi, nous sommes invités à voir la manifestation de Dieu aujourd’hui dans nos rencontres, nos partages, dans les regards croisés, dans l’Eglise, dans les sacrements où Dieu manifeste son Amour.

Nous sommes aussi invités à apporter nos cadeaux de reconnaissance pour la présence de Dieu dans nos vies.

Martine Becco

Assistante paroissiale