LES ECHOS DE MARS 2015

Dimanche des Rameaux – Mc 14,1-15,47
29 Mars 2015

 

La Passion selon Saint Marc

Le livre de Saint Marc est l’Evangile le plus court : 16 chapitres. La passion occupe les chapitres 14 et 15. Le récit est vif et bref. Les faits sont placés dans le cadre global du projet de Dieu : ils correspondent aux annonces bibliques. Les disciples ne comprennent pas : ils sont inconscients de l’importance de ce qui se passe.

Une pensée est partout présente : « Jésus est livré » pour la multitude ; Judas cherche à le livrer ; Jésus annonce que l’un des siens le livrera ; le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs ; le sanhédrin le livre à Pilate, Pilate le livre pour qu’il soit crucifié.

Trois fois on parle du « corps de Jésus » : à Béthanie, il est embaumé d’avance ; à la Cène, il est rompu et donné ; après sa mort, on demande à Pilate de pouvoir le mettre au tombeau.

Tout se passe en une nuit et un jour. La nuit se déroule en milieu juif et on insiste sur l’accomplissement des Ecritures ; le jour se déroule aux yeux du monde : Jésus, aux mains des romains, subit un supplice romain.

Que dit-on du condamné ? Deux fois il est appelé « cet homme-là » : c’est Pierre qui renie son Maître, et le centurion au pied de la croix.

L’écriteau fixé à la croix donne le motif de la condamnation : «  Il est roi des Juifs ». Le centurion affirma sa foi en Jésus « Fils de Dieu ». Cette déclaration est la conclusion de tout le livre qui commence par énoncer un objectif : « Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu ». L’auteur désire guider le lecteur à la découverte de cette divinité de Jésus. Elle est affirmée par le Père lors du baptême au Jourdain et lors de la transfiguration ; elle est divulguée par les démons. Jésus lui-même qui demandait le secret au sujet de cette identité, ne l’accepte que lors de la passion. Elle est proclamée par le centurion au pied de la croix. C’est la conclusion de l’ouvrage. Est-ce aussi la nôtre.

 

L’Abbé Auguste Reul

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5e dimanche du Carême B – Jn 12, 20-33
22 mars 2015

Le grain s’ouvre quand il meurt

 

Un jour après la messe, un agriculteur  à l’accent rocailleux m’a fit remarquer qu’il devait y avoir une erreur dans l’Evangile de ce jour.  Voyant mon étonnement, il me dit « Eh bien oui, vous savez, quand le grain de blé est semé, il ne meurt pas, il s’ouvre… ».

En réfléchissant, j’ai finalement trouvé cette remarque bien judicieuse et tout à fait …évangélique.

Nous voudrions voir Jésus. Ainsi commence l’Evangile de ce jour. Sans nul doute, il serait légitime pour nous, en ces temps troublés, et dans notre vieil occident indifférent, de nous exprimer aussi de la sorte.

Nous voudrions voir Jésus… à l’oeuvre, ici et maintenant. Et ce n’est pas une question de curiosité, mais une question de vie ou de mort.

Nous aimerions voir Jésus : nous avons tant à lui demander…  Mais tel n’était pas le propos des grecs de l’Evangile quand ils s’adressent aux apôtres : s’ils voulaient voir Jésus, c’est parce qu’ils avaient une idée derrière la tête: voir pour suivre…

Fascinés, enthousiasmés, séduits, les voilà tout proches du maître. Groupies proches du but, le coeur battant à l’idée d’approcher le cercle des proches, ils attendent avec impatience  les paroles que leur rapporteront Philippe et André. Et là, l’évangile ne le dit pas…  Ce que dit Jésus est si dur à entendre, vrai coup de tonnerre : son vrai visage se révèle: «  le grain de blé ne meurt  (…) Qui aime sa vie la perd ; si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ». Où est le Jésus fort et brillant aux paroles brûlantes et aux gestes fous ?  Bouleversé jusqu’à l’intime, Jésus perçoit que  le grain ne peut plus attendre: il va mourir… et s’ouvrir pour que la vie puisse enfin jaillir: c’est l’ultime moment, c’est pour ce moment-là qu’il a été semé sur terre. Incompréhensible sinon par amour.

Ainsi, et pas autrement, sera révélée la gloire de Dieu, et la mort sera vaincue. Ces paroles de l’Evangile à l’approche de Pâques sont comme là, pour éduquer et aiguiser notre regard pour nous apprendre à voir la vie dans le grain qui meurt, pour déjà, lentement mais sûrement, accoutumer nos yeux à la lumière de la résurrection.

 

Abbé José GIERKENS

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4ème dimanche du Carême B – Jn 3, 14-21
15 Mars 2015

 

DIEU  A ENVOYER  SON   FILS  POUR SAUVER  LE  MONDE

 

Frères et sœurs

Les lectures de ce dimanche viennent nous apporter un message d’espérance.  » Dieu a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son fils ». Dans l’évangile de Jean, ce que Jésus appelle le « monde  » c’est tantôt la création, tantôt l’humanité, tantôt les forces d’oppositions à Dieu. Dans le cas présent le Christ nous parle de tout l’amour que Dieu porte à sa création et à tous les êtres humains. Il les aime tous, même les plus rebelles et les plus infidèles. En nous donnant son fils bien-aimé, le Père nous a tout donné. Il s’est totalement engagé pour le salut du monde. Et aujourd’hui, il nous a rappelé qu’il n’est pas venu pour condamner le monde mais pour le sauver.

Saint Jean nous invite à regarder la croix. Il faut oser regarder le crucifié, ce regard vers le Christ sauveur est un regard de foi, un regard de confiance et d’amour. C’est là tout l’enjeu du carême qui est un temps de conversion et de retour à Dieu. IL nous faut donc réentendre l’appel de Dieu:  » Revenez à moi de tout votre cœur. L’essentiel de la conversion entre Jésus et Nicodème, c’est cette phrase: « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique.  »

Tout au long de ce Carême et tout au long de notre vie, nous sommes donc invités à lever les yeux vers la croix du Christ. Par sa mort et sa résurrection, le Christ Jésus nous fait passer vers la vraie Lumière. Avec lui, nous pourrons faire un pas de plus. Il nous invite à regarder le monde avec lui et comme lui. Par sa croix, Il guérit les blessures du monde. Il est la Lumière plus forte que la nuit, l’amour plus fort que la mort. Alors oui, levons les yeux, élevons nos cœurs ! Profitons de ces derniers jours du Carême pour ouvrir les yeux sur la Vérité et renaître à la Lumière de la vie.

 

Bon temps de carême

 

Gabriel Mbomba Bolomba
Curé de l’UP de Dalhem

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3ème dimanche du Carême B – Jn 2, 13-25
8 mars  2015

 

Nous sommes le corps du Christ.

Qu’avons-nous fait de Lui ?

 

               L’Evangéliste Jean rapporte cet épisode du Temple dans les premiers temps de la vie publique de Jésus, au cours du premier voyage à Jérusalem. Les autres Evangiles donnent au même épisode directement un contexte pascal.

Dans cet Evangile Jésus est en colère. Il semble violent. Ceci afin d’annoncer un temple nouveau purifié des anciennes contraintes. Ce temple nouveau c’est Lui.

Au verset 17, il cite le psaume 68 : « L’amour de ta maison fera mon tourment » psaume qui fait partie du groupe du juste souffrant. Le geste de Jésus sera la source de ses malheurs. La purification du temple conduit à la Passion. Le passage de l’ancien au nouveau temple le conduit de la mort à la Résurrection.

Le verset 21évoque le remplacement par un autre culte centré sur le « corps » de Jésus Ressuscité. Voici la libération inouïe et radicale, dont la libération de l’esclavage de l’Egypte n’était qu’une annonce, une figure. Le lieu de la Présence de Dieu n’est plus un édifice, c’est Quelqu’un ! C’est le corps du Christ. Nous avons toujours tendance à « assigner Dieu à résidence » à Lui faire des « prisons dorées », des sanctuaires  où il est mis à part, rejeté hors du monde, hors de nos vies. Recevant le corps de Jésus, je « deviens » son corps qui est un sanctuaire pour l’humanité entière. Ce signe comme le miracle de Cana sont les signes qui annoncent l’inauguration par Jésus d’un monde Nouveau.

Abbé Michel Wilderjans

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2ème dimanche du Carême B – Mc 9,  2-10
1er Mars 2015

 

« Viens, viens sur la montagne… »

 

J’avais toujours eu un peu de mal à comprendre ce que les apôtres Pierre, Jacques et Jean ont vu quand soudain Jésus fut transfiguré devant eux.

Jusqu’à ce que dans une petite église du Beaujolais, un dimanche matin, un prêtre ne tente de l’expliquer à ses ouailles de la façon suivante.

Il avait une nièce pour laquelle il avait beaucoup d’affection et avec laquelle durant son enfance et son adolescence il avait partagé bon nombre de questions, d’idées, sur les petites et grandes choses de la vie. Et voilà que sa nièce devenue adulte se marie et attend son premier enfant. Quand l’enfant naquit, il rendit bien évidemment visite au jeune couple pour les féliciter et faire connaissance avec son petit-neveu. Lorsqu’il arriva dans la pièce où se tenait sa nièce avec son nouveau-né dans les bras, ce qu’il vit le bouleversa profondément : « C’était ma nièce, disait-il, et en même temps c’était bien plus que cela, c’était une maman ! Je ne l’avais jamais imaginée comme cela et je n’avais même jamais pensé qu’elle avait en elle la capacité, les gestes, le regard, les mots qui faisaient d’elle bien plus que ce que j’en connaissais. Je ne savais pas qu’une maman se cachait en elle et se révélerait un jour ! »

 

Pour moi, tout s’éclaircit alors et j’ai compris que les disciples devaient avoir fait une expérience du même ordre sur le Mont Thabor. Peut-être n’avaient-ils pas encore vu en Jésus qu’il était bien plus que le fils du charpentier ? Peut-être que ce soir-là, cela est devenu plus évident pour eux et qu’ils en ont été tout bouleversés ? Peut-être ont-ils commencé à prendre Jésus vraiment au sérieux sur la montagne ? Peut-être pouvons-nous faire le même chemin pendant ce Carême : prendre Jésus au sérieux et orienter nos vies selon sa parole…

 

PS : Avez-vous remarqué qu’il se passe toujours des choses étonnantes et révélatrices sur la montagne dans l’Ancien ou le Nouveau Testament ? Et si on allait y faire un petit tour pendant le Carême, histoire d’en savoir plus ?

 

Anne Van Linthout-Locht
Assistante Paroissiale

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