LES ECHOS JANVIER 2016

 4ème dimanche Ordinaire C – Lc 4, 21-30
31 janvier  2016

 

Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre. Jésus révèle l’actualité brulante de la Parole. Quand je lis la Bible, mon horizon s’ouvre et Dieu s’y révèle. Dieu est à l’œuvre dans notre quotidien. C’est aujourd’hui qu’Il nous destine le salut. Aussi surement qu’Il avait aidé la veuve de Sarepta  ou le lépreux Syrien Naaman, Dieu intervient par  son envoyé. Mais…

Aucun prophète  ne trouve un accueil favorable dans son pays.

La foi qui se fige dans une institution peut rendre aveugle et incapable de s’ajuster à l’inattendu de Dieu. Il est toujours difficile d’accueillir quelqu’un qui dérange.  Même quand il s’agit d’une lecture d’un livre bien connu, la divergence entre l’opinion commune et celle du prophète peut être redoutable ; elle peut déclencher la violence.  Ceci constitue une invitation à ne pas se contenter du prêt-à-penser mais à réfléchir par soi-même et à intégrer des éléments différents pour permettre à la nouveauté de Dieu d’advenir.

Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

Il y a une marche du monde, animé par une évolution spirituelle ; qui pourrait l’arrêter ? Pourtant, cette avancée rencontre de nombreuses oppositions. Tachons de seconder l’avancée de Dieu dans le monde. En affrontant les obstacles qui surgissent tôt ou tard. En nous appuyant sur l’Esprit promis à ceux qui désirent l’accueillir,  en se livrant à son action et à son inspiration.

 

Abbé Pascal Lecocq

 

________________________________________________________________

 

3ème dimanche Ordinaire C –  Lc 1,1-4 ;4,14-21
24 janvier 2016

 

 Bien aimés dans le Christ

Les textes bibliques de ce dimanche insistent sur l’importance de la parole de Dieu dans la vie des croyants. Avec les prophètes, le peuple de Dieu devient le peuple de la Parole. Le livre de Néhémie (première lecture) est à situer au retour de l’exil. Il nous décrit une cérémonie grandiose. Tout le peuple y est convoqué. Esdras monte sur une estrade pour faire la lecture de la Parole de Dieu depuis le lever du soleil jusqu’à midi. C’est ainsi que naît une liturgie sans prêtre et sans sacrifice. On n’y trouve que des prières, des lectures, des homélies et des chants.

La seconde lecture nous est donnée en plein dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Saint Paul s’adresse à des chrétiens divisés. Ces divisions sont en contre témoignage pour l’Église de Jésus-Christ. Mais depuis des années, des chrétiens catholiques, protestants et orthodoxes ont approfondi ensemble les textes de la Parole de Dieu. Cela nous a permis d’avoir une traduction commune de la Bible. C’est autour du Christ et de sa Parole que doit se construire l’unité des chrétiens. Il est la tête du Corps et nous sommes les membres. Nous ne sommes pas le tout de l’Église ; nous n’avons pas à nous considérer comme supérieurs aux autres. Notre seul guide c’est le Christ. Ses paroles sont celles de la vie éternelle.

En lisant l’Évangile de ce dimanche, nous comprenons que la parole de Dieu est une bonne nouvelle. Saint Luc y parle de Jésus qui est vraiment le Messie annoncé. Aujourd’hui, nous le voyons intervenir chez lui, à la synagogue de Nazareth, le jour du sabbat. Il est y est invité à prendre la parole. Il trouve le texte d’Isaïe : « l’Esprit du Seigneur est sur moi… Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres… » En Jésus c’est Dieu qui agit. La parole des prophètes se réalise sous les yeux de tous. L’Envoyé du Père est une bénédiction pour tous. Son action est apaisante, guérissante et conciliante. C’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.

Beaucoup se réjouissent de cette action bénéfique de Jésus qui fait la notoriété de son village. Certains seront si enthousiastes qu’ils le suivront. D’autres seront scandalisés, prêts à exécuter. Mais rien ni personne ne peut empêcher la parole de Dieu de suivre son chemin et de produire du fruit. Cette bonne nouvelle sera diffusée dans les Églises primitives puis dans le monde entier. Il y aura des divisions, des rivalités et des ruptures. Mais la parole et les actions de Jésus ont toujours été à l’œuvre.

 

Gabriel MBomba Bolomba

Curé de l’UP de Dalhem

_________________________________________________________________________

2e dimanche Ordinaire C –  Jn 2, 1-11
17 janvier 2016

Aux noces de Cana…

           Je n’ai jamais eu la chance d’aller en Terre Sainte ; mais ceux qui y sont allés disent :  « Cana, c’est vraiment le bled, le petit village… »

Et pourtant c’est là que des choses extraordinaires se sont passées.

Tout commence par un manque : un manque de vin ; probablement un manque de joie. Comme, dans les grandes foules de nos villes où règne parfois l’anonymat, l’indifférence, le « chacun pour soi ».

Il y a bien des frustrations pour l’heure d’aujourd’hui : manque de travail, problème de santé grave, dépression, etc…. notre monde semble être lui aussi en manque de sens.

Cependant, comme à Cana, de beaux et grands signes peuvent être donnés par la Vie, par Dieu. Les acteurs des noces eurent besoin des rites de la religion juive et de l’apport d’une femme et mère : Marie.

Le résultat fut éloquent : l’eau se changea en vin. La joie alors est de nouveau de mise comme lors de ce beau mariage, d’une alliance réussie et prometteuse. Jean l’évangéliste conclut cette partie d’Evangile par cette phrase : « Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en Lui. » Ceux qui travaillent un peu la Bible savent que ce signe, au début de l’Evangile de Jean, évoque la pâque de Jésus en particulier son dernier repas pris avec ses disciples, le don de soi dans l’offrande de sa vie et la Résurrection, don du Père pour l’humanité.

Comment notre foi va-t-elle collaborer à rendre cette joie profonde aux hommes et femmes d’aujourd’hui ? Les habitués de la liturgie byzantine voient dans l’évènement de Cana une manifestation de la présence du Christ au monde, tout comme la visite des mages et le baptême de Jésus par Jean. Ces trois évènements forment comme un triptyque à propos de la venue de Jésus.

S’Il nous a accompagnés ainsi… notre témoignage ne peut faire fi de cette dynamique d’incarnation. C’est par nos engagements concrets dans nos milieux que nous pourrons nous aussi discerner les signes de la gloire du Christ en nos vies.

Essayons ; donnons de notre temps et prenons des initiatives…

Nous serons certainement étonnés de ressentir en effet cette même joie des participants de la noce de Cana.

Sur ce chemin, nous sommes tous frères.

Michel Wilderjans

 ________________________________________________________________________

Baptême du Seigneur – Année C – Luc 3, 15-16 ; 21-22
10 janvier 2016

Papiers, s’il-vous-plait !

 

En très peu de temps, nous voilà passés de la naissance de Jésus à son baptême… 30 ans plus tard ! Jésus n’est sans doute pas très connu au-delà de Nazareth et de ses habitants. Nous savons qu’il a vécu avec ses parents, Joseph et Marie, et nous pouvons supposer que comme tous les enfants, il a grandi, nourri de tout ce que ses parents ont pu lui offrir : nourriture, affection, éducation et toutes ces petites choses qui ne portent pas de nom… Le nouveau-né de Bethléem est maintenant devenu quelqu’un.

Ce jour-là, au bord du Jourdain, il devient bien plus encore : son identité lui est pleinement révélée. L’ange du Seigneur annonçait aux bergers de Bethléem : « Un Sauveur vous est né qui est le Christ, le Seigneur… ». La nouvelle était déjà grandiose : quelqu’un choisi par Dieu vient vivre parmi vous, auprès de vous pour vous montrer le chemin du bonheur : accueillez-le !

Aujourd’hui plus d’intermédiaire ! C’est Dieu lui-même qui parle directement à Jésus… pas à la foule… C’est un « je » qui s’adresse à un « tu » pour le faire naître complètement, comme pour lui dire qui il est et en même temps ce qu’on attend de lui !

A sa naissance, il a reçu bien des noms : Jésus, Emmanuël, Prince de la Paix, Sauveur, Christ, Seigneur… !

Ce matin lui est révélé l’essentiel,  ce que nous souhaitons tous entendre :

« Tu es ma fille – mon fils » : tu es une part de moi-même, tu me prolonges et donnes sens à mon existence comme je donne sens à la tienne.

« Tu es mon bien-aimé » : j’éprouve pour toi un amour beau, grand, bon, plein et indéfectible.

« En toi je trouve ma joie » : ce que tu es me ravit au point de me bouleverser et de me rendre tellement heureux.

En recevant ce « complément d’identité », c’est aussi une vraie déclaration d’amour que Jésus reçoit là, passeport indispensable pour entamer sa vie publique.

Quelle chance, elle nous est également adressée puisque depuis sa naissance, Jésus fait de nous des frères et sœurs unis par l’amour d’un père merveilleux ! Quelle bonne nouvelle à partager, il n’y a pas de temps à perdre !

 

Anne Van Linthout-Locht

_________________________________________________________________________

Epiphanie année C – Mt 2, 1-12
3 janvier 2016

Verrons-nous les signes des temps ?

Le 2e Isaïe l’avait annoncé : il y aura un moment où l’exil à Babylone prendra fin. Ce jour est enfin arrivé. L’auteur du texte voit, dans l’avenir, ce qui arrivera à la fin des temps : « Toutes les nations se joindront au Peuple de Dieu pour marcher ensemble vers sa lumière ». Désormais, c’est l’humanité toute entière qui constituera le Peuple de Dieu.

Le psaume 71 annonce que le salut sera pour toutes les nations « jusqu’au bout de la terre ». Nous sommes toutes et tous invités à participer à cette œuvre de salut en défendant ceux qui ne voient pas d’avenir pour eux : « Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. »

Paul continue la réflexion d’Isaïe sur le caractère universel du salut : « les païens sont associés au même héritage. » Nous sommes appelés à « ne pas faire de différence entre les hommes » parce que « nous formons un seul corps. »

La pointe de l’Evangile d’aujourd’hui se porte sur la différence, même l’opposition entre « Jérusalem et le judaïsme » d’un côté et « le paganisme » de l’autre. Hérode et Jérusalem ne reconnaissent pas le Messie et lui tendent un piège. Au contraire, les Mages étrangers et païens viennent les premiers adorer le Seigneur. Alors qu’Israël avait tous les atouts pour comprendre le sens des Ecritures, ce sont les autres qui ont perçu le mystère, car ils étaient attentifs aux signes.

Saurons-nous capables, en cette année qui commence, d’être attentifs aux signes d’aujourd’hui et accueillir à notre tour tous ceux qui viennent de l’étranger ?

 

BONNE ANNEE 2016 à toutes et tous

 

Désiré van Ass, curé de l’UP de Vottem