Les temps de prière avec les chants de la communauté de Taizé sont l’occasion de prendre un temps de pause, de se laisser porter par la prière simple , les chants méditatifs, la lecture de la Parole de Dieu pour puiser à la source.
Temps de vacances, temps pour se poser, temps pour la prière.
Venez nous rejoindre pour partager un temps de prière Le mardi 22 juillet à 20 h à la collégiale à Visé
Répétition des chants à partir de 19 h 50 pour entrer doucement dans la prière
«Dieu de la vie, toi qui restes toujours fidèle, nous voudrions de tout cœur rester à ton écoute et accomplir ce que tu nous demandes Même si ce que nous pouvons faire nous semble peu, donne-nous de comprendre que c’est par les petites choses vécues jours après jours que nous reflétons ta fidélité. Ta joie nous attend, elle nous accueillera. »
N’hésitez pas à partager l’invitation ! Ni à nous contacter si vous souhaitez assurer une lecture. Au plaisir de vivre ce temps ensemble L’équipe de la prière de Taizé
Sur une très ancienne icône égyptienne, on voit aux côtés du Christ un vieil abbé tenu par l’épaule. Mais le lien le plus mystérieux n’apparaît que dans les yeux du Sauveur et du sauvé.
Arnaud Montoux,
Le Christ (à dr.) porte le livre des évangiles, quand l’abbé Menas tient dans ses mains la règle monastique de sa communauté. Josse/Leemage
Cette icône, bien connue de ceux qui fréquentent la communauté de Taizé, y est communément appelée « le Christ et son ami ». Elle est l’une des plus anciennes icônes conservées. C’est au Musée du Louvre qu’il faut aller pour y croiser le regard du Christ et de Menas qui fut abbé du monastère égyptien de Baouit au VIIe ou VIIIe siècle. Cette peinture sur bois a été retrouvée en 1900 par un archéologue français, Jean Clédat, au cours des fouilles de ce vaste monastère de Moyenne-Égypte.
Un Dieu qui se fait proche
L’interprétation contemporaine des frères de Taizé nous conduit au cœur du mystère chrétien. Le Christ, dans l’Évangile selon saint Jean ne déclare-t-il pas : « Je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,15). Banaliser ce trésor serait un crime spirituel. Le disciple de Jésus a le devoir sacré de s’émerveiller de cette Grâce dont il ne saurait sonder la profondeur : c’est bien le Seigneur tout-puissant qui s’est fait proche en Jésus-Christ. Il est à côté du vieil abbé, sans autre signe de majesté divine que celui de la Croix qui marque son auréole de sainteté jusque dans la Vie d’éternité. Si le Sauveur (le mot est inscrit à droite du Christ, en grec) a posé sa main sur l’épaule de l’abbé, dans un geste de présentation et de proximité, chacun de nous est invité à prendre au sérieux la présence amicale de Celui qui marche à nos côtés, jusqu’à la Croix. Le Christ n’est pas seulement un vis-à-vis divin, Il veut être pour chaque homme un ami, un frère par lequel tous peuvent accéder au Père. L’humble voie de l’amitié devient en Lui le chemin possible de la sanctification.
Une proximité sans emprise
On pourrait être surpris de la longueur du bras du Christ si l’on n’y voyait pas l’image d’une proximité qui n’est pas emprise. Dieu en Jésus-Christ s’est fait frère et ami manifestant sa tendresse infinie pour nous, mais il n’a jamais souhaité abolir la distance qui nous permet de rester nous-mêmes, de respirer, de nous mouvoir en ce monde pour Lui répondre librement. Il nous enseigne par là ce qu’est le véritable amour, ce que nos relations doivent apprendre à être en se laissant convertir à Lui. Quand saint Jean nous dit que « celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu » (1 Jn 4, 7), il nous invite à considérer nos plus grands élans d’amour, mêlés de fragilité et de pauvreté, dans la perspective de cet amour parfait manifesté en Jésus-Christ. Son amour contemplé fait naître en nous une trajectoire, un itinéraire, une aspiration que rien n’arrêtera plus.
Un regard qui scrute l’invisible
Le regard de Menas est sensiblement le même que celui de son Maître. Cet homme est un ancien, il a sans doute été pétri tout au long de sa vie et de son ministère, par le souci de conduire ceux qui lui étaient confiés avec justice et miséricorde. C’est dans le regard du Christ qu’il a appris à regarder ses frères. Il a été passé au crible de tous les dilemmes et de tous les défis de la croissance d’une communauté en vue du Royaume. Ses yeux ont été lavés par les larmes d’un autre et ils ont été changés jour après jour jusqu’à refléter l’espérance que contenaient les larmes de son Maître, le Christ.
j’ai soulevé un coin de tenture pour voir si la pluie qui tombait depuis le matin avait enfin cessé. Mais dans le faisceau lumineux de la lampe qui éclaire l’entrée, je n’ai vu que des gouttes d’eau qui continuaient à tomber en rangs serrés. Ca ira mieux demain…j’espère.
Le lendemain matin donc, ma première idée à été de soulevé un coin de la tenture pour vérifier. Et ça avait changé ! Eh oui, la lampe était éteinte …mais il pleuvait toujours.
Et cela a duré toute la journée. Quand je croyais que cela s’était arrêté, c’est qu’il pleuvait moins fort, mais pas pour longtemps, hélas.
Tout mon vocabulaire aurait pu y passer : bruiner, pleuviner, pleuvoter, dracher, pleuvasser ( si, si, cela existe)etc…
Ce soir c’est la prière de Taizé ; comment voulez vous qu’on ait encore envie de sortir avec ce temps là ? Il a déjà fallu promener Moustique, mon petit chien, et malgré grande cape, capuchon, et grosses chaussures je suis revenue dégoulinante. Moustique aussi notez bien, lui qui s’ébrouait tous les dix pas. C’est d’ailleurs lui qui a donné le signal du retour.
Taizé ou pas Taizé ? Je sors ou je ne sors pas ? Il fait si bon dans mon fauteuil à écouter la pluie frapper au carreau et à la voir dégouliner en longues larmes sur la vitre…
Un ami est venu me chercher : c’est décidé, j’y vais. Le groupe, souvent les mêmes, se retrouvent dans la petite chapelle qui domine la campagne environnante. Aujourd’hui pas d’arrêt pour admirer le paysage ; de toutes façons il est bouché par les nuages bas et les traînées de pluie.
A l’intérieur, la lumière nous attend. Des murs repeints de couleurs claires, quelques chaises, l’harmonium, deux grands saints plus ou moins abandonnés là depuis belle lurette, mais surtout dans le chœur la croix de Taizé avec son Christ qui nous tend les bras. Et plein de petites loupiottes qui donnent une petite note de chaleur dans la chapelle.
J’aime cet endroit vieillot et moderne à la fois, je m’y sens bien, entre frères et sœurs venus pour se retrouver et prier ensemble. Ici, pas d’obligation, celui qui vient c’est parce que son cœur l’y a poussé, parce qu’il ressent le besoin de ce tête à tête avec le Seigneur, loin du bruit, loin de la vie qui se bouscule au dehors, mais ensemble comme une famille.
Oubliée la pluie, je suis heureuse d’être là !
Les chants, ces phrases qui se répètent et se répètent encore, les lectures, les intentions, tout prépare à ce long moment de silence, à ce partage, cœur à cœur avec le Seigneur.
Le temps passe ici étonnement vite, c’est un moment hors du temps.
Quand on sort, miracle ! La pluie a cessé et je retourne le cœur en paix, heureuse d’avoir fait l’effort de venir.