Prière de Taizé

Lettre 2024 : Cheminer Ensemble
Frère Matthew

 

Les temps de prière avec les chants de la communauté de Taizé sont l’occasion de prendre un temps de pause, de se laisser porter par la prière simple , les chants méditatifs, la lecture de la Parole de Dieu pour puiser à la source.

Le Temps pour la Création est une période qui s’étend du 1er septembre (journée internationale de prière pour la sauvegarde de la Création) au 4 octobre (fête de Saint-François d’Assise), durant laquelle les chrétiens du monde entier sont invités à agir pour prendre soin de la Création.

Venez nous rejoindre pour partager un temps de prière

Le mardi 26 novembre à 20 h à la collégiale à Visé

Répétition des chants à partir de 19 h 50 pour entrer doucement dans la prière

 

 

Christ Jésus, quand tu nous demandes « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Donne-nous le courage et la simplicité de Bartimée pour te dire tout ce que nous avons dans notre cœur.
Même si nous ne voyons pas clair, tu ouvriras nos yeux pour voir la beauté de ton amour.
Alors nous nous mettrons en chemin pour te suivre, toi qui nous précèdes toujours.

                                                                                

 

N’hésitez pas à partager l’invitation !
Ni à nous contacter si vous souhaitez assurer une lecture.

Au plaisir de vivre ce temps ensemble
L’équipe de la prière de Taizé

Lettre 2024 Cheminer Ensemble Frère Matthew

Calendrier 2024-2025

22 octobre, 26 novembre, 17 décembre -autour de la lumière de la paix de Bethléem-, 28 janvier – prière oecuménique-, 25 février, 25 mars, 15 avril -semaine sainte-, 27 mai, 24 juin, 22juillet, 26 août

Notez-les déjà sur votre calendrier !

Frère Aloïs : message2023 –
vie intérieure et solidarité

Le Christ et son ami

Sur une très ancienne icône égyptienne, on voit aux côtés du Christ un vieil abbé tenu par l’épaule. Mais le lien le plus mystérieux n’apparaît que dans les yeux du Sauveur et du sauvé.

  • Arnaud Montoux,

Le Christ (à dr.) porte le livre des évangiles, quand l’abbé Menas tient dans ses mains la règle monastique de sa communauté. Josse/Leemage

  • Cette icône, bien connue de ceux qui fréquentent la communauté de Taizé, y est communément appelée « le Christ et son ami ». Elle est l’une des plus anciennes icônes conservées. C’est au Musée du Louvre qu’il faut aller pour y croiser le regard du Christ et de Menas qui fut abbé du monastère égyptien de Baouit au VIIe ou VIIIe siècle. Cette peinture sur bois a été retrouvée en 1900 par un archéologue français, Jean Clédat, au cours des fouilles de ce vaste monastère de Moyenne-Égypte.

Un Dieu qui se fait proche

L’interprétation contemporaine des frères de Taizé nous conduit au cœur du mystère chrétien. Le Christ, dans l’Évangile selon saint Jean ne déclare-t-il pas : « Je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,15). Banaliser ce trésor serait un crime spirituel. Le disciple de Jésus a le devoir sacré de s’émerveiller de cette Grâce dont il ne saurait sonder la profondeur : c’est bien le Seigneur tout-puissant qui s’est fait proche en Jésus-Christ. Il est à côté du vieil abbé, sans autre signe de majesté divine que celui de la Croix qui marque son auréole de sainteté jusque dans la Vie d’éternité. Si le Sauveur (le mot est inscrit à droite du Christ, en grec) a posé sa main sur l’épaule de l’abbé, dans un geste de présentation et de proximité, chacun de nous est invité à prendre au sérieux la présence amicale de Celui qui marche à nos côtés, jusqu’à la Croix. Le Christ n’est pas seulement un vis-à-vis divin, Il veut être pour chaque homme un ami, un frère par lequel tous peuvent accéder au Père. L’humble voie de l’amitié devient en Lui le chemin possible de la sanctification.

Une proximité sans emprise

On pourrait être surpris de la longueur du bras du Christ si l’on n’y voyait pas l’image d’une proximité qui n’est pas emprise. Dieu en Jésus-Christ s’est fait frère et ami manifestant sa tendresse infinie pour nous, mais il n’a jamais souhaité abolir la distance qui nous permet de rester nous-mêmes, de respirer, de nous mouvoir en ce monde pour Lui répondre librement. Il nous enseigne par là ce qu’est le véritable amour, ce que nos relations doivent apprendre à être en se laissant convertir à Lui. Quand saint Jean nous dit que « celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu » (1 Jn 4, 7), il nous invite à considérer nos plus grands élans d’amour, mêlés de fragilité et de pauvreté, dans la perspective de cet amour parfait manifesté en Jésus-Christ. Son amour contemplé fait naître en nous une trajectoire, un itinéraire, une aspiration que rien n’arrêtera plus.

Un regard qui scrute l’invisible

Le regard de Menas est sensiblement le même que celui de son Maître. Cet homme est un ancien, il a sans doute été pétri tout au long de sa vie et de son ministère, par le souci de conduire ceux qui lui étaient confiés avec justice et miséricorde. C’est dans le regard du Christ qu’il a appris à regarder ses frères. Il a été passé au crible de tous les dilemmes et de tous les défis de la croissance d’une communauté en vue du Royaume. Ses yeux ont été lavés par les larmes d’un autre et ils ont été changés jour après jour jusqu’à refléter l’espérance que contenaient les larmes de son Maître, le Christ.

Source : https://www.la-croix.com/Journal/Le-Christ-ami-2018-05-05-1100936756

 

Courrier de Frère Aloïs : propositions 2022

DEVENIR ARTISANS D’UNITE

 

Faire grandir l’unité, créer des liens : voilà un des grands enjeux de notre temps.
La période actuelle est en effet marquée par des évolutions contradictoires.
D’une part, l’humanité prend plus clairement conscience qu’elle est
interconnectée et reliée à toute la création. La pandémie nous l’a de nouveau
fait percevoir : nous sommes une seule famille humaine, nous subissons
certaines épreuves ensemble, et ce n’est qu’ensemble que nous pouvons les
surmonter.
D’autre part, des polarisations s’aggravent aux niveaux social, politique, éthique,
et provoquent de nouvelles fractures dans les sociétés, entre les pays, et jusque
dans les familles. Les chrétiens ne sont pas épargnés par ces antagonismes.
Entre les Églises et aussi en leur sein, des différences se durcissent et deviennent
divisions, alors que notre témoignage de paix, avec toute notre diversité, serait
vital.
À ces antagonismes s’ajoute aujourd’hui, dans certains pays, une énorme perte
de confiance envers les communautés chrétiennes, causée par la révélation des
agressions sexuelles et des abus spirituels commis en leur sein. Beaucoup de
personnes ont vu leur confiance trahie. À Taizé, comme ailleurs, nous avons
mené, ces dernières années, un travail de vérité sur ces graves questions. Et
nous voudrions tout faire pour que Taizé soit un lieu sûr pour chacune et chacun
﴾www.taize.fr/protection﴿.
L’Église est appelée à être un lieu d’amitié pour tous. En ce but, une conversion
radicale s’impose aujourd’hui, par une fidélité au message de l’Évangile. Le
Christ, par son amour jusqu’au don de lui‐même, a ouvert une source nouvelle,
où nous pouvons puiser les forces pour choisir une vie de fraternité, promouvoir
Devenir artisans d’unité… lire la suite

Espérer à temps et à contretemps

Un message pour 2021 de Frère Aloïs

 


Une lumière nouvelle se lève

Dimanche 12 avril 2020 | Taizé, Isba

Alors que des nouvelles sombres nous assaillent tous les jours, nous demandons à Dieu de venir en aide à notre humanité, éprouvée non seulement par les ravages du coronavirus mais par tant d’autres souffrances. Nous lui confions celles et ceux qui sont tombés malades, leurs proches, ceux qui les soignent, celles et ceux qui ont perdu un des leurs.

Nous supplions Dieu. Mais veillons à ne pas nous enfermer dans notre détresse en attendant simplement que cette épreuve passe et que tout redevienne comme avant. Nous supplions Dieu mais Dieu aussi nous supplie, il voudrait se faire entendre. Il pourrait bien vouloir nous dire : Réveillez vous !

Non pas que Dieu punirait l’humanité. Non, jamais ! Il est le Dieu de compassion. Il est proche de chaque être humain. Il « ne peut que donner son amour », selon la parole d’un croyant d’Orient du 7e siècle, Isaac de Ninive, que frère Roger répétait souvent.

Oui, Dieu aime chacun et chacune d’entre nous. C’est parce qu’il nous aime qu’il nous parle. Est-ce qu’il ne veut pas nous dire en ce moment : voyez combien vous dépendez les uns des autres, entre personnes proches mais aussi entre pays et peuples. Voyez combien vous avez besoin de la fraternité humaine. Voyez combien prendre soin de la création est nécessaire pour votre avenir.

La pandémie qui nous agresse met brusquement en lumière la nécessité de profonds changements de nos sociétés. Par exemple des sommes faramineuses continuent à être dépensées pour l’armement alors qu’une infime partie de cet argent suffirait pour rendre leur dignité humaine à tant de personnes qui en sont privées.

Nombreux sont celles et ceux qui relèvent courageusement le défi de la solidarité. Ils se donnent pour que, face à l’épidémie, la vie continue, parfois au risque de leur santé ou de leur propre vie.

Oui, l’épreuve que nous traversons contient un appel à la fraternité et beaucoup savent y répondre. Mais, encore au-delà, quelle peut être aujourd’hui la lumière apportée par le message pascal ?

Le matin de Pâques Marie Madeleine arrive auprès des apôtres avec la nouvelle que le tombeau est vide. On imagine l’effroi qui les saisit. Au désastre de la mort infâme de Jésus sur la croix, s’ajoute une calamité : on a fait disparaître son corps. C’est comme si toute trace de la grande espérance qu’il avait suscitée s’évanouissait. Pierre et Jean accourent. Arrivé à la tombe Pierre regarde et reste interrogatif. L’autre disciple « voit et il croit ».

Qu’est-ce qui pousse si spontanément ce disciple à la foi ? Comment peut-il reconnaître au tombeau vide que Jésus est ressuscité ? Nous ne le saurons jamais. Le seul indice c’est que, au moment même, il semble comprendre quelque chose de l’Écriture. Se rappelle-t-il soudain une parole comme celle du psaume : « Dieu, tu ne peux laisser ton ami voir la corruption » ? Se dit-il devant le tombeau vide : mais oui, je n’y avais pas pensé, je n’avais pas saisi ?

La réalité de la résurrection de Jésus nous dépasse, elle ne se démontre pas rationnellement mais elle ouvre un horizon inconnu. La maladie, la violence, la mort n’ont plus le dernier mot. Une lumière nouvelle se lève. Non seulement elle change complètement le regard sur la vie mais elle transforme ceux qui l’accueillent et elle libère en eux des énergies insoupçonnées. Elle amène les disciples de Jésus à former une communauté qui rayonne la vie même de Dieu.

Le confinement qui nous est imposé, beaucoup le vivent très difficilement – je pense aux personnes seules, aux familles qui habitent dans un tout petit espace, à ceux qui sont coupés des leurs, aux sans-abris, à ceux qui ont perdu leur gagne-pain. Puisse cependant ce confinement ne pas rétrécir notre horizon. Que le message pascal nous ouvre à de nouvelles dimensions, vastes et larges.

Dans la prière, même pauvre, nous pouvons accueillir la lumière du message pascal. Nous pouvons découvrir que changer nos comportements personnels et collectifs est possible, en vue d’un autre avenir pour nous et pour l’humanité. Nous pouvons laisser monter en nous l’imagination nécessaire pour mettre en pratique de nouvelles solidarités.

Le Ressuscité envoie ses disciples dans le monde entier, non pas pour faire entrer toute l’humanité dans un même système religieux, mais pour que leurs vies rayonnent l’espérance d’une paix sur la terre et d’une plénitude pour toute la création.

Alors laissons-nous saisir par la lumière pascale et saluons-nous mutuellement par cette nouvelle du matin de Pâques : « Le Christ est ressuscité ! » – « Oui, il est vraiment ressuscité ! »

Frère Alois

Bon week-end.

 
Pour aller plus loin…
 

Le courage de la miséricorde
Au long de l’été 2015, à Taizé, nous avons cherché comment nous engager dans de nouvelles solidarités, urgentes aujourd’hui. Sur toute la terre, de nouvelles détresses – migratoires, écologiques, sociales – interpellent ensemble croyants des diverses religions et non-croyants.

La violence armée fait de terribles ravages au nom d’idéologies inhumaines. Sans perdre la lucidité, mais en résistant à la peur générée par l’insécurité, notre « pèlerinage de confiance » va continuer. Ceux qui attendent et vivent une mondialisation de la solidarité ont encore plus besoin de se soutenir mutuellement.

Quand la tempête se déchaîne, une maison fondée sur le roc tient bon (Matthieu 7, 24-25). Nous voudrions construire nos vies sur les paroles du Christ – alors notre roc sera fait de quelques réalités d’Évangile fondamentales, accessibles à tous : joie – simplicité – miséricorde. Frère Roger les avait mises au cœur de la vie de notre communauté de Taizé ; elles lui ont permis d’avancer, même dans les moments difficiles. Il les a intériorisées au point d’y revenir jour après jour.
Au cours des trois années qui viennent, ces trois mots accompagneront notre marche. En 2016, nous commençons par la miséricorde, dans le même esprit que l’année de la miséricorde lancée par le pape François.

L’Évangile nous appelle à témoigner de la compassion de Dieu. Voici cinq propositions pour éveiller en nous le courage de la miséricorde.

 
fr. Alois
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L’autre soir avant d’aller dormir, j’ai soulevé un coin de tenture pour voir si la pluie qui tombait depuis le matin avait enfin cessé. Mais dans le faisceau lumineux de la lampe qui éclaire l’entrée, je n’ai vu que des gouttes d’eau qui continuaient à tomber en rangs serrés. Ca ira mieux demain…j’espère.

Le lendemain matin donc, ma première idée à été de soulevé un coin de la tenture pour vérifier.  Et ça avait changé !  Eh oui, la lampe était éteinte …mais il pleuvait toujours.

Et cela a duré toute la journée. Quand je croyais que cela s’était arrêté, c’est qu’il pleuvait moins fort, mais pas pour longtemps, hélas.

Tout mon vocabulaire aurait pu y passer : bruiner, pleuviner, pleuvoter, dracher, pleuvasser ( si, si, cela existe)etc…

Ce soir c’est la prière de Taizé ; comment voulez vous qu’on ait encore envie de sortir avec ce temps là ?  Il a déjà fallu promener Moustique, mon petit chien, et malgré grande cape, capuchon, et grosses chaussures je suis revenue dégoulinante.  Moustique aussi notez bien, lui qui s’ébrouait tous les dix pas. C’est d’ailleurs lui qui a donné le signal du retour.

Taizé ou pas Taizé ?  Je sors ou je ne sors pas ?  Il fait si bon dans mon fauteuil à écouter la pluie frapper au carreau et à la voir dégouliner en longues larmes sur la vitre…

Un ami est venu me chercher : c’est décidé, j’y vais.  Le groupe, souvent les mêmes, se retrouvent dans la petite chapelle qui domine la campagne environnante. Aujourd’hui pas d’arrêt pour admirer le paysage ; de toutes façons il est bouché par les nuages bas et les traînées de pluie.

A l’intérieur, la lumière nous attend.  Des murs repeints de couleurs claires, quelques chaises, l’harmonium, deux grands saints plus ou moins abandonnés là depuis belle lurette, mais surtout dans le chœur la croix de Taizé avec son Christ qui nous tend les bras. Et plein de petites loupiottes qui donnent une petite note de chaleur dans la chapelle.

J’aime cet endroit vieillot et moderne à la fois, je m’y sens bien, entre frères et sœurs venus pour se retrouver et prier ensemble.  Ici, pas d’obligation, celui qui vient c’est parce que son cœur l’y a poussé, parce qu’il ressent le besoin de ce tête à tête avec le Seigneur, loin du bruit, loin de la vie qui se bouscule au dehors, mais ensemble comme une famille.

Oubliée la pluie, je suis heureuse d’être là !

Les chants, ces phrases qui se répètent et se répètent encore, les lectures, les intentions, tout prépare à ce long moment de silence, à ce partage, cœur à cœur avec le Seigneur.

Le temps passe ici étonnement vite, c’est un moment hors du temps.

Quand on sort, miracle ! La pluie a cessé et je retourne le cœur en paix, heureuse d’avoir fait l’effort de venir.

Monique Martin

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