LES ECHOS DE JUILLET

17ème dimanche Ordinaire B – Jn 6, 1-15
26 juillet 2015

 

Nourrir le monde d’espérance et d’amour.

 

Famine, guerres, prison, violence, terrorisme, épreuves : telles sont les circonstances dans lesquelles notre monde vit. Jésus nous demande d’y apporter la paix, l’espérance, l’unité, de la même façon qu’il demandait à Philippe comment nourrir la foule.

« Tâche insurmontable ! Impossible ! » pouvons-nous répondre, comme l’apôtre.

Mais, comme lui, qui présente cinq pains d’orge et deux poissons, nous pouvons présenter au Seigneur nos petits moyens, notre bonne volonté, notre désir d’un monde meilleur.

Alors Jésus accueillera ce que nous sommes et nous invitera à la confiance, car lui sait qu’il est vainqueur du mal, mais il ne veut pas agir seul. Il veut faire de nous ses collaborateurs et se servir de nos petits moyens pour répondre aux attentes des hommes, pour assouvir leur faim et leur soif d’amour et de bonheur.

Cette multiplication des pains n’est pas sans rappeler l’Eucharistie, qui est pour nous ce repas, où Jésus veut rassembler tous les hommes, pour les nourrir de sa présence, pour se donner comme le Pain vivant, qui viendra combler toute faim.

Jésus veut donner son amour, sa vie en surabondance à son Eglise rassemblée pour le célébrer, afin qu’elle-même devienne, dans notre monde, signe de paix, de réconciliation pour tous les peuples.

Abbé Joseph DESONAY, doyen

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16e dimanche ordinaire B – Mc 6, 30-34
19 juillet 2015

 

UNE GRANDE SOIF D’AMOUR

 

Les lectures de ce dimanche nous montrent la fantastique tendresse de Dieu pour chacun d’entre nous. D’abord, dans la première lecture, le prophète Jérémie (celui qui parle au nom de Dieu) s’emporte violemment contre les bergers qui n’ont aucun souci réel de leur troupeau. Ils les laissent se disperser et se perdre. La colère de Dieu tombe sur eux en même temps que la promesse solennelle de s’occuper lui-même du troupeau dispersé pour le réunir sous sa main afin qu’aucune d’elle ne soit perdue. Dieu promet aussi dans la descendance de David de donner celui qui fera régner la Justice ; il annonce ainsi la venue de Jésus, le seul Sauveur.

Dans l’Evangile, Jésus est déjà à l’œuvre et il a envoyé ses apôtres en mission ; après le rapport Jésus, qui est assailli de toutes parts, les invite à « souffler un peu »et à venir à l’écart. Voyant la manœuvre, tous ceux qui voulaient voir, entendre, toucher Jésus pour lui demander secours se précipitent et anticipent la retraite des amis de Jésus. Ils se précipitent en courant pour arriver avant eux ! Tout le lot des misères, des souffrances, des espoirs, des rejets et des injustices se trouve ainsi rassemblé pêle-mêle devant Jésus. Chacun se presse pour obtenir un peu de réconfort : ils ont tous FOI en Lui, ils ont un mouvement d’ESPÉRANCE en sa Parole, et Jésus ne peut que répondre par la CHARITE en se mettant à leur service,  Jésus est plein de compassion pour chacun personnellement ; tous ces gens ont une soif inextinguible d’amour, d’être reconnus, d’être enseignés par ces paroles qui donnent la vraie Vie, de réapprendre à vivre autrement ! La miséricorde de Jésus est infinie, il renonce au repos pourtant bien mérité et montre l’exemple à ses disciples, prélude au « Faites ceci en mémoire de Moi ! »

Alors, Seigneur, ouvre mes bras pour qu’ils se tendent vers tous ceux qui aujourd’hui encore ont soif de ton Amour et souffrent de toutes les duretés de ce monde égoïste et sans pitié. Que ta Parole réconforte tous ces abandonnés, ces laissés pour compte, et les remette debout, dans la dignité.

 

Ivan Doigny, diacre

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15ème dimanche Ordinaire B – Mc 6, 7-13
12 juillet 2015 

L’envoi en mission

Nous sommes surpris d’apprendre que Jésus demande à ses envoyés de n’aller que dans une seule maison par localité. En St Luc, le discours d’envoi des 72 disciples précise : « Ne passez pas de maison en maison. » Il convient de lire cela à la lumière de l’hospitalité pratiquée par les orientaux. Le voyageur accueilli dans une famille est reçu comme un prince, et lors du premier repas, on lui offre un réel banquet. Le missionnaire gourmand serait tenté de profiter de cet accueil en allant chaque jour loger dans une autre famille. Jésus leur dit donc : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. » Depuis ce pied-à-terre, ils pouvaient rayonner. Les envoyés sont appelés à mener une vie sobre, partageant avec les habitants la vie simple de tous les jours.

Jésus veut que ses envoyés soient désintéressés. Il les veut pauvres aussi : ils n’emporteront aucune provision de pain ou d’argent, pas de tunique de rechange. Ils ne miseront pas sur des moyens humains pour réussir leur mission. Ils feront confiance à Dieu qui, par sa grâce, rendra fructueux leur apostolat ; ils feront confiance à leurs auditeurs, qui leur assureront le nécessaire. Ce grand détachement les rendra libres et disponibles.

Contrairement à ce qui est dit dans un même discours au chapitre 10 de St Matthieu, Jésus les autorise à prendre un bâton et à mettre des sandales. Marc écrit pour des païens vivant hors de Palestine, dans des régions, où le bâton et les sandales sont nécessaires. Leur possession n’est pas contraire à la pauvreté.

Ils prêcheront la conversion, comme Jésus l’a fait lui-même au début de son ministère : parce que les temps sont accomplis et que le Royaume de Dieu est là, ils appelleront à croire à l’évangile.

« Ils chassaient beaucoup de démons » grâce au pouvoir que Jésus leur avait donné sur les esprits mauvais. Ils sont engagés dans la lutte contre le démon, à, la suite de Jésus, qui livrait ce combat depuis son séjour au désert. La vie chrétienne est aussi une lutte contre le Malin, qui cherche à nous entraîner. Ne pensons pas naïvement qu’il ne peut pas nous influencer.

« Ils faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades et les guérissaient. » L’Evangile parle rarement de ce ministère de guérison, qui s’exerce par une onction dans laquelle nous pouvons voir l’origine du sacrement des malades, qui est un sacrement de réconfort et de guérison.

Jésus s’attend à ce que les envoyés se heurtent à la liberté et à la mauvaise volonté des hommes. Quelle que soit leur réaction, les envoyés leur auront proposé la grâce et les auront mis devant leur responsabilité. Les envoyés éviteront la contrainte et n’insisteront pas. Ils marqueront la rupture par un geste de mécontentement bien oriental, qui souligne la gravité du refus : « Partez en secouant la poussière de vos pieds

Abbé Auguste REUL

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14ème dimanche Ordinaire B – Mc 6, 1-6
5 juillet 2015

 

Cela glisse sans étonner

 

D’où cela lui vient-il? N’est-il Pas le fils de…. ? Et le frère de….? Ses sœurs ne sont-elles pas…? Vous avez vu ce qu’il a fait ? Et vous avez entendu?  Les auditeurs de Jésus semblent atteints de ce que le pape François appelle  « La maladie du bavardage, du murmure et du commérage ». Selon lui, « c’est une maladie grave, qui commence simplement, peut-être seulement par un peu de bavardage, et s’empare de la personne en la transformant en ‘‘semeur de zizanie’ » et dans beaucoup de cas en ‘‘homicide de sang-froid’’ de la réputation » de ceux dont on parle. « C’est la maladie des personnes lâches qui n’ont pas le courage de parler directement ; ils parlent par derrière ».

On pourrait ajouter que c’est la maladie de ceux qui ne veulent pas entendre…  C’est en effet tellement plus facile de parler ainsi: ça ne coûte pas cher, cela occupe le temps, et surtout cela évite de se poser les « vraies questions », celles qui dérangent, qui obligent à réfléchir.  Il vaut mieux parler « de »  Jésus que de ce qu’il dit.

Ce qui préoccupe d’ailleurs ceux qui ont écouté Jésus, ce n’est pas ce qui les étonne, « sa sagesse », mais plutôt de savoir d’où cela lui vient… C’est une façon très subtile de faire semblant de ne pas avoir compris.  Du contenu des paroles de Jésus, pas un mot.  Ce que Jésus dit, et c’est sans doute encore trop vrai aujourd’hui,  semble à nouveau glisser sur les consciences de ceux qui l’écoutent,  sans que ceux-ci comprennent, ou veuillent comprendre, que c’est à eux qu’il s’adresse.  Jésus n’est pas dupe: il sait, presque par avance,  en prenant la parole chez lui, qu’il ne sera pas compris   mais « mal » compris.   Un prophète ne peut être que méprisé chez les siens, incapables de percevoir la nouveauté, les changements, trop englués dans la certitude de bien le connaître. Ne serait-ce pas intéressant de nous poser, nous aussi ces questions: ne sommes-nous pas trop  les « familiers » de Jésus, pour nous laisser encore bousculer par sa parole? Ne sommes-nous pas de ceux qui croient connaître et qui connaissent sans croire.  Autrement dit: « Est-ce que Jésus nous étonne encore…? »

Abbé José GIERKENS, UP Herstal